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Le Petit Bazar
27 mai 2015

LA SALICORNE 10éme édition

 

Mercredi 13 mai

 

Plaine de jeux,

Baignade, cerf-volant, char à voile, course à pied, Kite surf, randonnée, randonnée à cheval, surf casting, voile, vtt.

Le ciel se reflète sur le sable encore humide, la mer se parsème de taches de couleurs variables en fonction des risées, de la couverture nuageuse, la plage infinie est propre, je marche pieds nus, mes traces sont les premières marques de passage.

La couleur du ciel, ressemble à la couleur du sable, l’autofocus ne trouve pas de points de comparaison, je suis obligé de tricher pour faire la mise au point.

Le vent souffle fort et gonfle le coupe-vent, demi-tour, vent dans les dos, il est temps de rentrer, quelques gouttes tombent.

Nous voilà dans le ch’nord pour faire le trail de la Salicorne N° 2 pour moi, ce soir nous retrouvons Luna et Manao.

2 Quiches sans pâte, une au jambon, l’autre aux légumes, des carottes râpées, de la salade verte, le repas de ce soir et tardivement expédié.   

 

 Jeudi 14 mai

 

Étaple Matin,

Nous sommes venus avec deux voitures, une va rester ici le temps de la course avec les affaires de rechange, nous la retrouverons ce soir. 

Escale nature, culture et patrimoine c’est l’authentique marché aux poissons.

Au milieu des cris des mouettes qui espèrent avoir une part du festin, ont déambulent sur le quai de la Canche. Une dizaine d’échoppes vendent du poisson fraîchement débarqué de la flottille Étaploise. Les poissons, les coquillages et les crustacés envahissent les étals, il n’y a pas trop de monde, ce n’est pas très bruyant, son rôle social et touristique est primordial, nous nous mêlons a la foule, qui achète le poisson frais. C’est un lieu de travail les poissonniers écaillent le poisson, les  écaillers ouvrent rapidement les  coquilles st jacques.

 

Repérage, bientôt dans l’autre sens et dans l’eau.

Nous récupérons notre dossard, Jean Paul N° 422, pour moi N° 438, nous payons 2euros pour la redevance d’occupation du domaine maritime réglementation « natura 2000 » (le prix de cette taxe pour la course est fixé à 720 €). Nous récupérons une veste technique sans manche, avec un logo «la salicorne le retour » À cause de la règlementation cette course n’a pas eu lieu pendant 4 ans, une étude d’impact environnemental avait été mandatée.

Une petite visite à la Corderie office du tourisme d’Étaples, avec son musée de la pêche en mer.

Avant de regagner la maison, nous passons en centre-ville, la maison de la cheminée est fermée.

Sur la route, les essuies glaces essuient mollement la bruine.

C’est un poulet façon basquaise qui fera notre déjeuner, sans oublier le gâteau au chocolat.  

J’ai été bercé par le bruit mat et rassurant des gouttes qui s’écrasent sur les vitres de la véranda.

Après la petite sieste.

 

 

 

Trois communes, Camiers – Sainte Cécile, Étaples sur mer et le Touquet, se sont associées pour  faire vivre cet événement sportif hors du commun.

Deux distances

La douce : 10km = 2 passages d'eau (50  et  80/100cm)

La salée : 15km = 4 passages d'eau (de 50 à 100cm), vase en abondance, le terme de « salée » est justifié ! 

15 h10, nous partons de la rue des Tournes Pierres, petit oiseau rondouillard, qui à marée descendante se nourrit dans les laisses de mer, en hivers il affectionne les rivages rocheux.

C’est sous la pluie que nous rejoignons le départ qui se situe sur la place de St Cécile, pas fais 200 mètres que nous sommes trempés, 15h20 nous passons devant la friterie "Chez Marcel" qui vend de délicieuses frites et tout ce qui va avec.

Des coureurs s’échauffent, les coffres de voitures sont ouvert les raideurs se préparent à l’abri, d’autres sous les arcades sont à l’abri du vent et des ondées.

Je pose les clefs à la consigne, elles rejoindront le port d’Étaples en voiture.

Le départ se fait sur la plage, c’est large, les courageux étalés sont dos au vent, cette course relie Sainte-Cécile à Étaples en passant par le Touquet. Les sourires et les tenues bien propres vivent leurs derniers instants…

Départ

 

 En suivant la voiture top départ,

15 h 30 Les morts de faim de victoire partent comme des fusées, L'ambiance est joyeuse, la course folle de Sainte Cécile à Etaples par la baie est lancé.

Nous courons 2 kilomètres sur le sable, vers le banc du Pilori, le vent dans le dos nous pousse bien, là-bas devant, les premiers traverses la canche,

 

 Belle couleur de ciel

 

    Le gros nuage noir arrive derrière nous, on bifurque 45°, c’est à moi les pieds dans l’eau, direction l’autre rive et la base Nautique du Touquet, en passant par le banc de sable en amont de la réserve naturelle.

L’eau n’est pas froide

La baie de Canche est à moi, les pieds dans les bâches, la tête sous la drache carabinée, portée par les vents d’Ouest, une averse impitoyable nous prend par le travers et nous cingle,  ces conditions météorologiques sont à ajouter à la difficulté de l’épreuve. Tête nue, et au naturel, mon  tee shirt se transforme en une seconde peau.

J’aime l’eau, l’eau qui coule dans les caniveaux qui cascadent dans les ruisseaux qui lave et qui emporte loin la crasse.

 

« C’est une averse comme rarement on en a eu ces dernières semaines qui s’est abattue sur les participants »

 

Direction l’autre rive et la base Nord du Touquet, que nous laissons bien vite derrière pour longer l’estuaire de la Canche sur un kilomètre.

 

Nous traversons de nouveau le fleuve côtier pour atteindre la rive opposée, la traversée est équipée d’une corde,  jean Paul m’attend, à la queue leu leu le peloton combat le courant pour traverser.      

Nous remontons en face sur la berge à peu près à hauteur du camping de la Pinède, le chemin est stable, c’est un chemin de tracteur avec trou et bosse.

Ravitaillement, un demi verre de coca, et un quart de banane, les doigts plein de « vasouille »

Ensuite sable mou, "vasouille", puis vase, puis rivière, les pluies de la vieille et d’aujourd’hui ont  rendu le parcours bien gras, les pierres sont glissantes et certains passage bien collant, il a fallu s’accrocher sur les chemins ardus, relancer et parfois escalader.

 

Malgré le triple nœud des chaussures serrées, avec l’humidité, les nœuds se relâchent, les tissus se détendent, j'ai bien cru que j'allais en laisser une, mais en crispant les orteils, les chaussures collent à la peau.

Il court les fesses en arrière, et il me colle, je passe devant il me double, devant je le laisse filer, il ralentit et m’empêche d’avancer, il me gave, impossible de m’en décoller et en plus il rigole en gloussant, il glisse, il glousse, il me gave, il me gave.

C’est un 10Km, il va tout droit, il ne lui reste qu’à descendre la Canche pour atteindre le port.

Au niveau  du Roulev, nous faisons un virage  90° on traverse  le fleuve le long de la corde pour rejoindre la rive côté aéroport. Et puis il y  à l’autre qui se colle à moi, il me crie dans les oreilles, c’est un cht’i il hurle en parlant à son « biloute» qui ne fait que le 10 km, Ferme eut bouque (ferme ta bouche), il continu à hurler dans mes oreilles  ch'est un losse ech'ti-là (ch’ti paresseux),  ch'ti agosil (ch’ti mal dégourdi), ou encore ch'ti babelle (ch'ti pipelette), il lui en balance des gentillesses.

Les chemins s’écartent, ils se calment, lui part loin devant moi, ça me fait des vacances.  

Il nous reste environ 5 km un aller-retour de chaque côté de la canche, paysages sans pareil, passage de vases, passages d’obstacles naturels, passage de digue artificielle, chaque année, c’est un nouveau parcours  imposé par les conditions du site exceptionnel.

Elle s’est retrouvée par terre, coincée, enfoncée jusqu’aux coudes et jusqu'aux genoux dans de la vase collante, impossible d'en sortir, jean Paul lui donne la main, de derrière je la pousse, et la voilà sorti de ce mauvais pas, merci, hum les mains dans la bonne ouasse (la boue en patois du pas de calais)

 

Je voyais les prévisions météo qui empiraient de jour en jour, ça casse le moral, temps de chien, course nature par excellence, quelques passages très glissants,  après le pont-rose, ma tête voyage vers une place assez spéciale c’est quoi ma motivation, c’est quoi l’objet de ma vie, qu’est-ce que j’ais à gagner à défier la nature et à me battre contre elle…

Je continue d’avancer

« Pour courir, il faut un peu faire vœu de pauvreté ».

Un chemin de moto cross nous mène près du pont de chemin de fer, le train qui part siffle, une fois, deux fois, trois fois et un long coup avant de prendre de la vitesse.

Descente périlleuse sur les fesses, dernière traversée de la canche sur 80 mètres environ avec de l'eau au niveau de la taille, nous revenons vers le port.

"vasouille", vase, Chemin bien gras, les roches sont glissantes, certains chenal bien collant, passages incommodes, relancer chaque fois.

 

 

 

Moi (c’est Françoise qui m’a reconnu)

Passage sous le pont rose, descente raide, environ 500 mètres dans l’eau vivifiante de la Canche la souffrance peut se lire sur les visages.

 

Se hausser sur le ponton flottant à l’aide d’une barrière anti-émeute   monter sur la passerelle glissante, j’effectue un joli numéro d’équilibre, et filer sur le quai vers cette destination que je veux enfin atteindre « The Finish »

 

 

Passer la ligne d'arrivée est une VICTOIRE

J’ai quitté chaussures et vêtements, nous ne prenons pas une douche dans un vestiaire quelconque, l’arrosage ou le rinçage se fait au milieu du parking avec les badauds autour, sous l’eau du robinet  pris à la borne incendie. Que d’eau! Que d’eau!

 

Je récupère la clef de la voiture avant d’aller prendre une bière.

Essayer la salicorne, c'est l'adopter,  j'y retournerai... si cette 10 ème édition n’est pas l’ultime

Quand on court, on comprend ce que ça veut dire qu’être de passage.

Retour à la voiture, c’est avec beaucoup de bonheur que je retrouve un pull et un pantalon ! 

Malaize Jean Paul                N° 422      1h43’58’’  257 / 375

Piccoz Dominique                N° 438      1h45’06’’  265 / 375

 

Pour terminer, je tiens à remercier, les bénévoles qui ont rendu possible cette belle épreuve, Carole et Jean Paul pour l’hospitalité.

 

 

Photos de la course site internet la salicorne.

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