L’ART DE PERDRE
Alice Zeniter
Flamarion 505 pages
L’Algérie dont est originaire sa famille n’a longtemps été pour Naïma qu’une toile de fond sans grand intérêt. Pourtant, dans une société française traversée par les questions identitaires, tout semble vouloir la renvoyer à ses origines. Mais quel lien pourrait-elle avoir avec une histoire familiale qui jamais ne lui a été racontée ?
On suit la vie de cette famille kabyle sur trois générations, d’abord en, temps de paix, ensuite pendant la guerre d’Algérie enfin en France ou elle s’exile après l’indépendance
Elle-même petite-fille de harkis, Alice raconte la tragédie de ces « sacrifiés de l'Histoire », sans préjugés ni certitudes.
Ce livre ne s'achève pas vraiment, il dresse de beaux portraits d'hommes et de femmes sur trois générations, des personnages très attachants.
Le premier tiers du livre présente un intérêt historique.
Le titre « l'art de perdre » est expliqué vers la fin» c’est un poème d’Élisabeth Bishop…
La vie est une longue chaine de perte, de la perte de ses clefs a la perte d’un pays (perte de la dignité, perte de respect, perte de la beauté de ce pays, peut être même de ses repères et de ses guides..)
Au-delà des héritages, ce livre est aussi un grand roman sur la liberté, il faudra attendre la troisième génération pour que les descendants se sentent « assimilés ».